Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
13 juin 2010 7 13 /06 /juin /2010 17:03

 

Il existe plusieurs sortes d'orties en Amérique du nord, principalement les 3 suivantes :

La laportée du Canada ou ortie du Canada (Laportea canadensis)  est une cousine germaine de notre grande ortie, très commune sur toute la moitié-est du territoire nord-américain, de la Louisiane au Saskatchewan.Elle appartient à la même famille des urticacées que le genre Urtica.

 On trouve aussi une variante de Urtica dioïca, la sous-espèce gracilis (California nettle), aux feuilles très allongées et peu urticantes. On la rencontre dans presque tout le continent nord-américain, excepté la Floride, la Géorgie et la Caroline du sud.

Ces trois états constituent du reste le territoire de l'Urtica chamaedryoïdes, une espèce particulièrement dangereuse qui a tendance à se développer actuellement dans les exploitations agricoles de la région. 

 

A des degrés divers, les amérindiens ont tous utilisé l'ortie pour ses propriétés médicinales, comme aliment et/ou comme fibre textile. Les usages variaient d'une tribu à l'autre, mais certains reviennent plus fréquemment, comme l'utilisation de l'ortie pour soigner les douleurs articulaires. Ils l'employaient en urtication et s'avéraient particulièrement stoïques à la douleur.


En cas de rhumatismes, les indiens de la région de Vancouver se fouettaient la peau avec un bouquet d'orties fraîchement cueillies  au sortir de leur hutte de sudation.

Les indiens Thompson  se servaient de la décoction de racine d'ortie comme lotion capillaire, pour rendre les cheveux soyeux. Dans la même région de Vancouver, les Kwakiutl  se frottaient le crâne avec du jus d'orties pour éviter la chute des cheveux.

 

Les Lakota  et les Cherokee  utilisaient l'infusion de racines pour soigner les douleurs d'estomac.



Plusieurs tribus consommaient les jeunes pousses d'ortie crues ou blanchies à l'eau bouillante. Les Nitinaht  considéraient l'ortie comme un aliment fortifiant, les préservant de la maladie. Chez les Thompson , par contre, ce sont les immigrants chinois qui semblent les avoir incités à cette pratique.


L'urtication était utilisée par certaines tribus pour traiter la paralysie en fouettant les membres atteints. Provoquant une vasodilatation locale, l'urtication permet d'accélérer la guérison en améliorant la vascularisation.


Les indiens Cuna  du Panama utilisaient une ortie du genre Urera pour punir les délinquants. Ils se fouettaient également le dos pour soigner le mal d'estomac et les pieds pour guérir le mal de tête. On retrouve ici le principe dérivatif et rubéfiant des ampoules que l'on appliquait jadis. : on détourne la douleur en provoquant une inflammation extérieure sur la peau.


Les amérindiens connaissaient les propriétés reminéralisantes de l'ortie, puisqu'ils en donnaient à manger aux femmes enceintes. (Chez les Cree, la décoction d'ortie était servie aux femmes à l'accouchement pour éviter une hémorragie utérine). Cet usage a du reste été repris par les herboristes et naturopathes nord-américains.

L'ortie, écrasée fraîche ou saupoudrée sèche, servait aussi à guérir les plaies et éviter la gangrène.

 

Certaines tribus, comme les Chumesh , du sud de la Californie, tenaient la fibre d'ortie en haute estime. Ils l'utilisaient pour confectionner des lignes de harpon en fil tressé, qui atteignaient 70 mètres de long, requérant une quantité importante de matière première. Cela montre aussi la solidité de la fibre.

D'une manière générale, la fibre d'ortie était utilisée pour confectionner des cordes, des paniers, des lignes et des filets de pêche. Certaines tribus frottaient même leurs lignes de pêche avec de l'ortie, afin d'éliminer leur odeur corporelle. D'autres s'en servaient plutôt pour teindre leur ligne en vert et y incorporer une note de magie, censée leur procurer une pêche fructueuse.

Ce n'est pas un hasard si la fibre d'ortie a été utilisée pour la pêche partout dans le monde : elle a une résistance exceptionnelle à l'humidité.


Plusieurs tribus, parmi lesquelles les Cherokee , confectionnaient leurs cordes d'arc en fibre d'ortie. On retrouve du reste le même usage dans l'Himalaya, au Bhoutan.

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
12 juin 2010 6 12 /06 /juin /2010 16:02

 

Le magazine LE POINT du  jeudi 10 juin 2010 consacre un dossier de 16 pages à la médecine par les plantes, qui accorde une place d'honneur à l'ortie.

 

Après avoir fustigé pendant longtemps la phytothérapie jugée inefficace, le milieu médical semble commencer à prendre conscience de la valeur thérapeutique de notre pharmacopée. Un signe précurseur de ce retournement de tendance est le nombre de médecins qui ont suivi une spécialité en phytothérapie après leur doctorat, en forte augmentation ces dernières années.

La majorité d'entre eux commence à réaliser que l'usage systématique de traitements par des molécules chimiques aboutit à une impasse. L'aura des grands laboratoires, qui régnaient en maîtres depuis des années a été ternie par les multiples affaires portant sur les effets secondaires des médicaments. Et le déficit de la Sécurité Sociale est devenu abyssal, creusé par une politique partiale, dont le programme de vaccination contre la grippe A n'est qu'un rebondissement.

 

Heureusement, il existe des médecins responsables, qui ont compris que la nutrition et la phytothérapie sont les deux clés du succès de leur exercice professionnel. Le docteur Laurent Chevallier est de ceux-là. Auteur de deux livres sur les liens entre alimentation et santé, c'est l'un des rares médecins français à la fois compétent en matière de nutrition et de médecine par les plantes. Il classe l'ortie parmi les 12 plantes qu'il faut avoir chez soi et, interviewé par le magazine, il prononce des paroles que l'on entend rarement dans la bouche d'un membre du corps médical : 


Il faut en revanche réhabiliter les plantes et les réintroduire dans nos habitudes de vie, notamment pour leur vertus préventives. Prenez l'ortie. Nos ancêtres en mangeaient de la soupe et en donnaient aux animaux. Cette plante a des propriétés reminéralisantes remarquables. A l'entrée de l'hiver, c'est souverain. Cela fait partie de la nouvelle attitude que je préconise et que j'appelerais le "réflexe plante".


Dans le guide de médecine par les plantes qui suit, l'ortie est retenue pour ses propriétés contre l'acné, l'arthrose et l'ostéoporose.


On y apprend aussi que les loups se gavent d'orties (crues !) pour se faire vomir lorsqu'ils ont mangé de la viande avariée. Il y a toujours quelque chose à apprendre du comportement animal.

 

Mais que l'on ne se méprenne pas, cette démarche reste encore minoritaire. J'en veux pour preuve que, dans le même temps, L'EXPRESS consacre sa Une au Dr Jean-Marie Bourre, connu pour sa complaisance envers les lobbies de toutes sortes, à commencer par les producteurs de charcuterie. Un médecin qui prétend avoir découvert les oméga 3 et qui fait l'apologie d'une catégorie d'aliments riches en cholestérols et en graisses saturées, cela sort de l'ordinaire... De quoi semer le doute sur toute une profession. De magazine d'avant-garde qu'il fut à l'époque de J.J.S.S. et Françoise Giroux, L'EXPRESS serait-il devenu un organe de presse réactionnaire ?

 

Souhaitons que l'initiative du POINT ne soit pas isolée et préfigure d'un authentique retour vers la Nature. Le développement des AMAP (réseaux communautaires d'affiliation à des maraîchers locaux) et l'engouement des français pour le jardinage semble aller dans ce sens. D'autres préfèrent apprendre à herboriser et cuisiner les plantes sauvages comestibles. Qui sait si nous ne devrons pas en passer par là pour survivre dans quelques années, au train où vont les choses ?


Pour dire "prendre le taureau par les cornes", les anglais utilisent l'expression imagée to grasp the nettle : littéralement, "saisir l'ortie". Mais la plupart des gens préfèrent ignorer les vrais problèmes pour ménager leurs intérêts financiers. Que se passera-t-il alors le jour où nous devrons affronter la réalité en face ?

En attendant, il est plus facile de trouver un bouc émissaire que de faire son examen de conscience. Comme dans la fable Les animaux malades de la peste de La Fontaine.


Partager cet article
Repost0
12 juin 2010 6 12 /06 /juin /2010 08:48

 

La moitié des français souffre de mal de dos. Certes, la majorité des lombalgies se traitent bien avec un mélange de reine des prés (fleurs) et de cassis (feuilles), auquel on peut ajouter de l'harpagophytum pour son effet anti-inflammatoire (en gélules ou en teinture mère) en cas de crise aigûes. Mais dans les cas graves (lumbago, sciatique), on peut avoir recours à un traitement de choc pour débloquer la situation : l'urtication.

 

Cela consiste à fouetter la zone douloureuse avec un bouquet d'orties fraîchement cueillies durant 3 à 4 minutes, en renouvelant au besoin l'opération les jours suivants. La sensation de brûlure est cuisante durant une demi-heure, mais les douleurs articulaires disparaîssent ensuite. Ce procédé est utilisé dans le monde entier depuis des temps immémoriaux, en particulier par les amérindiens.

Les légionnaires romains, qui transportaient un paquetage de 45 kg, la pratiquaient régulièrement. Du reste, ils importèrent l'ortie romaine (Urtica pilulifera) en Grande Bretagne où elle subsiste encore par endroit, bien que le climat ne lui convienne pas foncièrement. Ils utilisaient l'urtication pour soigner leurs douleurs articulaires et pour se prémunir du froid.

Attention : Cette technique ne doit jamais être utilisée chez les enfants, qui pourraient en mourir, ni chez les femmes enceintes, ce qui pourrait provoquer un avortement.

 

Cependant, il faut reconnaître que ce remède de choc n'est nécessaire que parcequ'il y a eu déminéralisation, du fait d'une alimentation apauvrie  impliquant un amincissement des disques intervertébraux.

J'ai connu un paysan qui, durant sa jeunesse, transportait sur une échelle ( ! ) des sacs de farine de 100 kg. Plus personne n'est capable d'accomplir une telle performance, ni n'accepterait de prendre de tels risques. Mais, à l'évidence, nous n'avons plus la même résistance que les anciens, du fait d'une alimentation dénaturée. La solution : prendre régulièrement de la tisane d'ortie. Pour ma part, je vois bien la différence lorsque je n'en ai pas pris depuis quelque temps.

 

L'efficacité de l'urtication a été confirmée scientifiquement par plusieurs études britanniques récentes, dont une de l'université de Plymouth.

Par ailleurs, le site de la fondation américaine de l'arthrite : Arthritis today donne le témoignage intéressant d'un certain James, âgé de 55 ans link

Souffrant de sévères douleurs lombaires et cervicales, celui-ci connaissait un naturopathe qui souhaitait l'utiliser pour une expérience d'urtication. James, qui ne croyait absolument pas à la médecine par les plantes, accepta par défi, croyant infirmer les affirmations de son ami. L'expérience fut atrocement douloureuse, en particulier dans les minutes suivant la flagellation. Mais une demi-heure plus tard, les rougeurs avaient disparu et la lombalgie chronique s'était envolée, de même que les douleurs cervicales. Le soulagement devait persister pendant une semaine, faisant oublier la sévérité du traitement.

L'explication scientifique de l'efficacité de l'urtication viendrait de l'histamine contenue dans les poils urticants. Elle provoque la sensation de démangeaison, mais aussi un élargissement des capillaires locaux, permettant au système sanguin de mieux irriguer et réparer la zone malade.

 

L'urtication est aussi utilisée par les adeptes du sado-masochisme en flagellation sur les parties génitales. Les Romains en étaient friands dans leurs débauches, procédé remis à la mode libertine par le Marquis de Sade.

 

En résumé, cette pratique est à réserver aux atteintes sévères, mais permet une rémission providentielle des douleurs articulaires. En somme, ce n'est pas la panacée, mais ça permet de remettre un homme (ou une femme) sur pied rapidement.


Partager cet article
Repost0
11 juin 2010 5 11 /06 /juin /2010 08:22

 

 

 

Depuis une dizaine d'années, l'usage de la racine de grande ortie (Urtica dioica) est devenue en France un traitement classique de l'Hypertrophie Bénigne de la Prostate (H.B.P.)

 

Symptômes et diagnostic

Maladie courante chez l'homme à partir de la cinquantaine, elle est accompagnée de signes caractéristiques. Le gonflement de la prostate faisant pression sur l'urètre, il s'en suit une difficulté à uriner avec de fréquentes mictions difficiles, nocturnes en particulier, ce qui perturbe la qualité du sommeil. Cependant, un élargissement du colon (méga-colon) produit à peu près les mêmes effets, avec des gaz intestinaux qui compriment la vessie. Un examen très simple, réalisé par votre médecin référent, permet de savoir si la prostate est en cause. Il s'agit du toucher rectal.

Certes, la majorité des hommes mettent leur fierté et leur honneur dans leur sexualité, et considèrent comme une honte tout ce qui touche à son atteinte. Il nous semble que c'est là de l'orgueil mal placé. Il suffit de faire faire cet examen par un praticien de confiance et de considérer cela comme une formalité.

La consultation d'un médecin est indispensable pour éviter toute erreur de diagnostic concernant une éventuelle prostatite ou un cancer de la prostate aux conséquences autrement plus graves.

 

Traitement

De nombreuses études cliniques ont été réalisées à travers le monde depuis une trentaine d'années sur l'impact de la racine d'ortie dans cette maladie. Les effets anti-inflammatoires de la racine d'ortie sont dûs à la présence de flavonoïdes, d'acides caféique et chlorogénique, de tanins et de terpènes.

Le traitement de l'H.B.P. par la racine d'ortie permet une diminution de 70% du volume de la prostate, avec une réduction du nombre de mictions. Sans correspondre à une guérison définitive, il s'agit tout de même d'une augmentation appréciable de confort.

Pour un effet de synergie, il est recommandé d'associer la racine d'ortie à de l'extrait de palmier nain ou à des graines de courge.

La posologie varie suivant les sources. Elle est habituellement de l'ordre de 1,2g de racines cryobroyées par jour. Cela correspond à environ 2 gélules matin et soir, durant au moins 5 mois. Ce traitement - non remboursé par la Sécurité Sociale - représente une dépense de l'ordre de 65€, pour l'ortie seule. Mais le médecin est seul habilité à fixer le dosage précis et à juger de la durée du traitement.


Partager cet article
Repost0
8 juin 2010 2 08 /06 /juin /2010 20:56

 

La chaine arte consacre un reportage au festival Orties Folies, qui a eu lieu les 24 et 25 avril 2010 au Potager du Roi à Versailles.

Celui-ci sera diffusé dans l'émission écologique Global Mag le mardi 15 juin à 19h30.

 

Le reportage sera visible durant une semaine après sa diffusion sur le site d'arte link

Cliquer ensuite sur l'onglet Arte+7

 


Partager cet article
Repost0
7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 16:19

 

L'ortie tient une grande place dans les traditions populaires des peuples de l'Himalaya.

 

Milarépa (1040-1123), le saint le plus vénéré par les tibétains, lui a dû sa survie alors qu'il séjournait dans une caverne durant 12 ans. Ses provisions étant taries, il fut contraint de s'alimenter exclusivement d'orties durant plusieurs années. Tout d'abord cuites, il les mangea ensuite crues lorsque son pot en terre cuite fut cassé. Il survécut ainsi, squelettique, mangeant "cette nourriture sans saveur", "plus appropriée pour les chiens ou les cochons". Intérieurement, il prit la nature de l'ortie (ainsi qu'il le rapporte dans ses mémoires), extérieurement, sa peau et ses poils devinrent verts tels une chenille, effrayant les chasseurs de passage qui le prenaient au premier abord pour un fantôme. Certains de ceux-ci le malmenant en payèrent rapidement le prix lourd, sans qu'il ait cherché à leur nuire d'une quelconque façon..

Ayant accompli de mauvaises actions par le passé, Milarépa devait purger ainsi son karma, dans le dénuement le plus complet, et atteindre le statut de bodhisattva, un être qui vient dans le monde pour le salut des créatures vivantes. Milarépa est à l'origine de la lignée des Kagyupa, la voie de la transmission orale dont descendent les Karmapas.

Aujourd'hui encore, il subsiste une bande d'orties qui descend comme un long ruban vert depuis la caverne où il vécut, vers la vallée en contrebas, tel un symbole évocateur.

 

Par ailleurs, le mont Kailash, haut lieu de pélerinage du Tibet occidental, est lui aussi étroitement associé à l'ortie, ainsi qu'on le verra plus loin.

Montagne pyramidale impressionnante de 6714 m de haut, invaincue par les alpinistes, ses pieds sont baignés par deux lacs que fréquent des oies sauvages et où quatre fleuves prennent leur source, parmi lesquels l'Indus et le Brahmapoutre. Ce site froid et désolé est vénèré par les fidèles de quatre religions différentes : hindouisme, bouddhisme, jaïnisme et bô (l'ancienne religion du Tibet).

Les hindous considèrent le mont Kailash comme l'axe du monde, le mythique mont Méru et la demeure de Shiva et Parvati.

Les bouddhistes en font le centre de l'univers. Milarépa le considérait comme le lieu le plus puissant, béni et merveilleux sur Terre, dont le pélerinage est le plus bénéfique qui soit.

Les jaïns considèrent que le premier prophète de leur religion y a atteint la libération (mukti).

Pour les adeptes du Bô, le mont Kailash est un lieu privilégié de contact entre la Terre et le Ciel.

Quel est donc le rapport entre Kailash et l'ortie ?

Tout simplement, ses flancs sont bordés  de denses massifs d'orties. Du reste, les pélerins qui accomplissent la périgrination de 52 km une ou plusieurs fois, à pied ou à plat ventre sur le sol glacé, se nourrissent principalement de feuilles et de graines d'orties. Cela confirme la réputation de l'ortie comme plante favorisant la chaleur interne du corps. C'est sans doute aussi pour les pélerins l'occasion d'imiter le saint homme qu'ils vénèrent en faisant oeuvre de pénitence. Les tibétains sont en effet un peuple profondément spirituel.

 

Les orties que l'on trouve dans la région sont du genre Urtica (hyperborea et parviflora ). Dans les hautes vallées du proche Népal, les paysans utilisent une cousine, allo (Girardinia diversifolia ), l'ortie géante de l'Himalaya, comme remède populaire, mais surtout pour sa fibre rèche et résistante, qui sert à confectionner des sacs et des sangles de portage. 

Éric Valli signale par ailleurs que les paysans du Dolpo (nord-ouest de l'Himalaya népalais) consomment l'ortie fraîche en soupe.

 

Oubliée par les médecines ayurvédique hindoue et traditionnelle chinoise, l'ortie est très employée par la médecine populaire en Chine et au Népal. Le bon sens populaire dépasse ainsi parfois les savants systèmes médicaux.

 


Partager cet article
Repost0
6 juin 2010 7 06 /06 /juin /2010 15:51

 

Les mentalités seraient-elles en train de changer dans le monde agricole ?

 

Dans Les vertus de l'Ortie, je signalais qu'une douzaine de thèses universitaires ont été consacrées à l'ortie - rien qu'en France - ces 20 dernières années, principalement en pharmacie, mais aussi en biologie, en médecine vétérinaire et en ethnologie.

 

Le monde agricole commence à prendre conscience tardivement des bienfaits que l'ortie peut nous procurer ; en premier lieu dans l'alimentation animale, mais aussi pour l'enrichissement des sols dénaturés par l'abus d'engrais chimiques et de pesticides. Il est grandement temps de réagir, car nos principales régions productrices sont devenues complètement dépendantes de ces produits du fait d'une monoculture intensive. Claude et Lydia Bourguignon sont venus nous le rappeler dans le film Solutions locales pour un désordre global de Coline Serreau, ainsi que dans le dernier documentaire d'Arte consacré à l'ortie (voir en bas de la rubrique Liens ).

 

Il y a quelques mois, j'ai été approché par un éleveur avicole désireux de remplacer le soja qu'il distribue à sa volaille par de l'ortie. Pas facile de changer ses méthodes de travail dans un " petit " élevage de 10 000 volailles en vase clos. Mais, avec de la bonne volonté et de l'ingéniosité, on y arrive.

 

Dans le même temps, c'étaient les élèves de Terminale d'un lycée agricole de Loire Atlantique qui me demandaient conseil au sujet de leur mémoire consacré à notre dame l'ortie. Ce choix est d'autant plus symbolique qu'il préfigure sans doute d'un retournement de tendance dans ce milieu très soumis aux lobbies de l'agro-chimie, qui règnent en maîtres au Ministère de l'Agriculture, comme à la FNSEA ou à l'INRA. Du reste, ces jeunes bacheliers eurent à affronter quelques rebuffades, y compris dans le camp des défenseurs de l'ortie !

 

Ces élèves ont lancé un petit sondage sur un forum agricole, dont il ressort que 64% des interrogés estiment que l'ortie a un potentiel d'avenir dans le domaine agricole. C'est le signe d'une évolution des mentalités. Que l'on pense qu'il y a à peine une dizaine d'années, le Larousse Agricole l'ignorait purement et simplement.

 

En l'occurence, la persévérance de ces élèves a finit par payer. Epaulés par l'une de leurs enseignantes, ils ont décroché le 1er prix des lycées agricoles de leur région dans le cadre de l'opération Terrenales 2010 , avec une prime de 2500 € à la clé.

 

Leur travail est honorable. Je regrette simplement qu'ils n'aient pas eu la correction de citer ce blog, dont ils se sont largement inspirés pour mener à bien leur enquète.

On pourra trouver l'intégralité de leur rapport en format PDF sur le site d'ASPRO-PNPP en rubrique Liens.


Partager cet article
Repost0
3 juin 2010 4 03 /06 /juin /2010 10:16

 

Le Jardin des Plantes est l'un des rares espaces parisiens où l'on peut rencontrer des orties.

 

A l'origine créé sous Louis XIII comme jardin de plantes médicinales, le Jardin des Plantes devait conserver des spécimens rapportés de leurs voyages par les différents explorateurs. Ainsi, il finit par s'enrichir, se transformant finalement en jardin botanique, avec la serre tropicale et les herbiers déposés au Muséum d'Histoire Naturelle. Dans l'espace réservé aux plantes médicinales qui subsiste, on trouve un exemplaire de cuscute (Cuscuta europaea ), qui est la seule plante parasite de l'ortie et du houblon. Il s'agit d'une plante grimpante aux propriétés médicinales très utilisées dans l'antiquité.


CUSCUTE web

 

 

Mais le Jardin des Plantes contient également (côté Seine) un espace clos par une grille, qui recèle une flore sauvage où l'ortie est reine : le jardin écologique. Il ne se visite que sur rendez-vous, accompagné par un guide. Là, l'ortie forme de grands massifs, comme dans un coin du jardin de Buckingham Palace à Londres, où le jardinier en chef lui a réservé une place pour attirer les papillons.

 

 

JARDIN DES PLANTES 1

Grande ortie en fleurs au Jardin des Plantes

 


Partager cet article
Repost0
2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 14:35

 

Quelques uns de nos plus beaux papillons sont indissociables de l'ortie, car leurs chenilles en dépendent étroitement.

 

Une centaine d'insectes sont plus ou moins liés à l'ortie, sans compter les gastéropodes et les arachnides. Parmi ces insectes, on trouve une trentaine de lépidoptères (papillons de jour et de nuit) dont une dizaine dépendent exclusivement de l'ortie pour leur survie.

 

Les principaux papillons de jour étroitement associés à l'ortie sont le vulcain (Vanessa atalanta ), le paon-de-jour (Inachis io ), la petite tortue (Aglais urticae ) et la carte géographique (Arashnia levana ). D'autres papillons fréquentent diverses plantes - dont l'ortie - comme la belle dame (Cynthia cardui ) et le Robert-le-diable ou gamma (Polygonia c-album ).

 

 

Le vulcain (Vanessa atalanta )

 

VULCAIN 2Vulcain avec sa chenille et sa chrysalide

 

C'est notre chouchou ! Voir l'article Rencontre magique avec un papillon

De taille moyenne avec 6 cm d'envergure, c'est un papillon migrateur présent dans toute l'Europe, l'Afrique du nord, l'Amérique du nord et une partie de l'Asie. Il est élégant avec ses ailes brun-foncé bordées de rouge, à l'extrémité antérieure noire tachetée de blanc et bleu (vues de dessus).

D'avril à septembre, il pond sur le dessus des feuilles d'ortie, un seul oeuf à la fois, que sa couleur verte rend peu visible des prédateurs.

La chenille s'enroule à l'intérieur d'une feuille d'ortie, la dévorant de l'intérieur avant d'en choisir une autre comme logement et ainsi de suite. La couleur de la chenille peut varier, ce qui la rend difficile à reconnaître, si ce n'est par cette habitude particulière que l'on vient d'évoquer.

Les papillons adultes apprécient les fruits mûrs et fermentés, jusqu'à en éprouver parfois de l'ivresse. Ils hivernent dans des lieux abrités où ils arrivent à survivre lorsque les conditions climatiques sont clémentes. Sous le climat français, on rencontre le vulcain principalement de fin mai à fin septembre.

 

VULCAINVulcain vu de dessus et l'envers de ses ailes

 

 

L'Amiral (Limentis arthemis) - qui est le cousin américain du Vulcain - a été choisi en 1998 comme emblème entomologique du Québec au terme d'un vote organisé par la société d'entomologie du Québec et réunissant 73000 votants.

 

 

 

Le paon-du-jour (Inachis io )


 

PAON DE JOURPaon-du-jour avec sa chenille et sa chrysalide

 

Autre papillon migrateur, le paon-de-jour se rencontre dans toute l'Europe, mis à part le nord de la Scandinavie. Ses ailes, de 5 à 6 cm d'envergure, sont pourvues d'ocelles, imitant les yeux d'un animal et visant à effrayer ses prédateurs. Le paon-de-jour présente deux générations par an comme le vulcain.

Ses chenilles noires et hérissées de pointes se rencontrent en groupes sur les feuilles d'ortie, de la mi-mai à la mi-juillet seulement.

 

Chenilles de paon-du-jour en groupe

Chenilles de paon-du-jour

Chenilles de paon-du-jour

 

 

 

La petite tortue  (Aglais urticae )

 

PETITE TORTUE

Petite tortue avec sa chenille et sa chrysalide

 

C'est un joli papillon de 4,5 à 5 cm d'envergure. Il s'est un peu raréfié, mais on le rencontre encore souvent dans les jardins dès le début du printemps dans toute l'Europe et une partie de l'Asie.

Ses oeufs sont verts et pondus en paquets, mais contrairement à ceux du paon-du-jour, on les rencontre au revers des feuilles.

 

 

 

La carte géographique (Arashnia levana )

 

 

2163810981_ff01e5c454_o.jpgCarte géographique, forme printanière

 

Il s'agit d'un petit papillon de 3 à 4 cm d'envergure seulement, présent dans toute l'Europe centrale jusqu'au nord de l'Espagne. En France, on le rencontre principalement du sud-ouest à l'est en passant par le centre, mais il étend actuellement son aire géographique à l'ouest.

Il en existe deux générations par an, de couleurs très différentes pouvant faire croire à des papillons distincts.

Les oeufs, verts égalements, sont pondus en chapelet au revers des feuilles d'ortie, imitant les inflorescences de la plante.

La chenille se développe en groupe sur la grande ortie.

 

 

 

 

La belle dame (Cynthia cardui )

 

BELLE DAME 2Belle dame avec sa chrysalide et sa chenille

 

C'est un papillon migrateur très répandu presque partout dans le monde. Il mesure environ 5 cm d'envergure.

La chenille se développe sur les orties, ainsi que sur les chardons et les feuilles de mauve.

 

 

 

Le Robert-le-diable ou gamma (Polygonia c-album )

 

GOMMARobert-le-diable

 

Petit papillon répandu dans toute l'Europe, l'Afrique du nord et l'Asie jusqu'en Chine et au Japon. Il est très commun en France dans les jardins, vergers abandonnés, lisières de forêt et bords des rivières.

La chenille se développe sur les feuilles d'ortie, ainsi que sur les noisetiers, les ormes et le houblon. Elle a une tache blanche à l'arrière, qui la fait ressembler à une fiente d'oiseau, afin de se protéger des prédateurs.

 

 

polygonia_c-album.jpgChenilles de gamma (la tache blanche n'est pas visible sur cette photo)

 

 

 

 

En ce qui concerne les papillons de nuit, on trouve les chenilles de certains d'entre eux sur l'ortie, comme celles du superbe écaille rouge (Panaxia (Callimorpha) dominula ), de la somptueuse écaille martre (Artica caja), de l'écaille lièvre (Spilosoma menthastri ) à la magnifique robe d'hermine ou encore de la plus modeste pyrale de l'ortie (Eurrhypara hortutata ou urticae ).


 

ECAILLE ROUGE Ecaille rouge (envergure environ 5 cm)

 

ECAILLE MARTRE Ecaille martre (envergure 6 à 7 cm)

 

Il y a une curiosité au sujet de l'écaille martre : les poils de ses pates postérieures sont urticants, comme les feuilles dont se nourrit sa chenille velue.

 

 

brennessel_zuensler.jpgPyrale de l'ortie

 

Les chenilles de ces papillons ne craignent pas de vivre dangereusement en se nourrissant de feuilles hérissées de poils urticants. En Nouvelle-Zélande, on rencontre même la chenille du vulcain sur les feuilles de l'Urtica ferox, dont les poils venimeux de 1/2 cm de long peuvent tuer un chien ou un cheval !

En fait, les chenilles sont pourvues de bonnes dents qui cisaillent les poils urticants à leur base, leur évitant ainsi une injection sans doute mortelle.

Mais les chenilles ne sont pas masochistes, et on s'aperçoit qu'elles dévorent de préférence les feuilles d'ortie qui poussent en forêt. La raison en est simple : là, personne ne les fauche et elles ont très peu de poils urticants pour se défendre. Du reste, la petite ortie, plus urticante, est moins appréciée par les insectes.

 

 

ORTIE-SOUS-BOIS-WEB.jpgOrtie de sous-bois rongée par les insectes

 

 

 

En détruisant les orties, on se prive d'une plante médicinale et alimentaire de grande valeur. Mais on prive aussi certains de nos plus beaux papillons de leur site de ponte, et de l'aliment qui doit assurer le développement de leurs chenilles. Les papillons participent à notre émerveillement devant les beautés de la nature. En arrachant les orties ou en répandant des desherbants sur leurs massifs, on provoque la disparition irrémédiable de ces êtres éphémères qui ont bercé de joie notre âme d'enfant.

Nous ne voudrions tout de même pas transformer notre environnement en désert !

 

En réalité, ne sommes-nous pas tous des chenilles bardées de piquants, amenées à se métamorphoser un jour en de gracieux papillons ?

 

Voir aussi l'article "Insectes de l'ortie (suite)"

Partager cet article
Repost0
30 mai 2010 7 30 /05 /mai /2010 18:03

 

Nous avons volontairement choisi un gros caractère pour ceux qui disposent d'un petit écran ou d'une mauvaise vue. Si cependant vous souhaitez agrandir (ou réduire) le texte de ce blog, vous pouvez le faire facilement. Pour ceux qui utilisent Mozilla-Firefox comme navigateur, il suffit de cliquer sur Affichage  en haut de votre écran, puis sur Zoom  et Agrandir Ctrl++.

Si malgré tout vous avez du mal à lire le texte par manque de contraste, il est probable que votre écran est mal réglé et manque de luminosité.

 

Pour ceux qui veulent contacter l'administrateur de ce blog, il y a 2 solutions. Soit vous pouvez laisser un commentaire en bas d'un article, sachant que votre texte sera visible par d'autres internautes. Vous pouvez aussi cliquer sur Contact  tout en bas de page, en-dessous de Si vous avez apprécié ce blog, faites-le découvrir à vos amis.

 

Sachez aussi qu'il y a une distinction très nette entre les  pages et les articles

Le contenu des pages est statique, un peu comme sur un site internet. Dans le cas présent, il correspond au texte d'une conférence faite à Lyon il y a un an, et résume mon livre publié au Courrier du Livre en avril 2009. 

Au contraire, les articles du blog sont plus en phase avec l'actualité et développent des points particuliers, pas forcément abordés dans le livre. En fait, les deux sont complémentaires. D'un autre côté, certains aspects de l'ortie (arbre généalogique de l'ortie, traditions populaires, usages textiles etc) ne seront pas traités sur ce blog, de façon à ne pas cannibaliser le livre, ni essuyer les foudres de mon éditrice. Sachez cependant que les premières pages du livre Les vertus de l'Ortie sont visibles sur le site de l'éditeur (voir en haut de la rubrique Liens ).

 

A bientôt sur Urticamania.


Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : URTICAMANIA
  • : LES VERTUS DE L'ORTIE Tribune libre concernant l'ortie sous tous ses aspects : histoire, environnement, alimentation, santé, informations pratiques...
  • Contact

Archives