Notre génération est victime d'une déminéralisation généralisée. Ce phénomène est dû principalement à une alimentation appauvrie, à une intolérance croissante au gluten (et à la caséine), ainsi qu'à de mauvaises habitudes alimentaires. Les conséquences de cette carence en minéraux sont nombreuses : anémie, caries dentaires, ostéoporose, dépression, sensibilité aux infections, prédisposition au cancer. Certes, une déminéralisation de l'organisme n'est pas suffisante pour expliquer ces maladies, mais elle permet l'installation d'un terrain propice à leur développement. Sans être une panacée, l'ortie peut nous aider – par sa richesse en minéraux – à combler nos carences, évitant ainsi de graves complications.
Une alimentation appauvrie
Une étude de Virginia Worthington publiée dans The journal of alternative and complementary medicine en 2001 rapporte que le taux de minéraux contenus dans les fruits et légumes a fortement baissé en Angleterre et aux États-Unis au cours des 60 dernières années. Entre 1963 et 1992, le taux moyen de calcium a baissé de 29% et le taux moyen de fer de 32% sur 13 fruits et légumes aux États-Unis. La situation n'est guère meilleure en Grande Bretagne avec des baisses de 35% du taux moyen de magnésium et de 81% du taux moyen de cuivre sur 20 fruits et 20 légumes entre 1936 et 1987.
Il ne fait aucun doute que ce phénomène est dû aux méthodes culturales de l'agriculture moderne.
Du reste, d'après la même étude, il existe une différence importante de valeur nutritive entre les produits de l'agriculture conventionnelle et ceux de l'agriculture biologique en faveur de cette dernière : +27% de vitamine C, +21% de fer, +29% de magnésium et -15% de nitrates. Sur le sélénium, un puissant anti-oxydant, on trouve même un taux supérieur de 372% dans les produits de l'agriculture biologique.
Plusieurs autres études confirment ces faits. On trouvera leur référence dans le n° de juillet-août 2013 du magazine NEXUS page 42.
Un rapport sur la nutrition publié en 2012 par l'ONG britannique CIWF (compassion in world farming) établit par ailleurs que la viande, les produits laitiers et les œufs issus d'élevages respectant le bien-être animal contiennent des niveaux nettement plus élevés en nutriments essentiels et moins de matières grasses que dans les produits issus de l'élevage industriel. Ainsi pour les oméga 3, on en trouve jusqu'à +565% dans les poulets à croissance lente élevés en plein air, jusqu'à +170% dans les œufs de poules élevées en plein air, de +50% à +185% dans le lait de vaches élevées au pré. Pour les antioxydants, on trouve de +60% à +436% de bêta-carotène dans le lait, +280% dans les œufs et jusqu'à +100% de vitamine E dans les œufs produits en respectant le bien-être animal. Enfin, on trouve nettement moins de graisses saturées dans les produits issus d'élevages aux pratiques respectueuses envers les animaux : -50% de matière grasse dans les poulets bio ou de plein air, -65% pour les races à croissance lente. On trouve des résultats comparables pour la viande bovine, de porc ou d'agneau.
L'intolérance au gluten
Cette intolérance s'est fortement développée ces dernières années, favorisée par la sélection génétique de blés à forte teneur en gluten. Cette maladie consiste en une dégénérescence de la muqueuse de l'intestin grêle rendue poreuse. Elle a pour conséquence d'empêcher la bonne absorption des vitamines et minéraux, provoquant de sérieuses carences alimentaires. 6 à 10 % de la population française serait touchée par cette maladie généralement mal diagnostiquée. On trouvera plus de détails sur l'intolérance au gluten ou maladie cœliaque dans notre article sur le blog vegetari1.net.
La mode des sodas
À cela s'ajoutent de mauvaises habitudes alimentaires comme celle de boire des sodas quotidiennement, parfois en grande quantité. Riches en acide phosphorique, ces boissons bloquent l'assimilation du calcium et du magnésium, détruisant le squelette à petit feu. Consommées à l'adolescence, le résultat peut être catastrophique à l'âge adulte avec de graves troubles osseux, dentaires, hypertension, cataracte et troubles du comportement.
Autres aliments déminéralisants : le sucre, l'alcool (tous deux très acidifiants et dépourvus de minéraux) et, dans une moindre mesure, la viande et les fromages affinés,
Le salut dans l'ortie
On trouvera dans la feuille d'ortie une grande partie des vitamines et minéraux qui manquent dans notre alimentation : calcium, magnésium, fer, zinc, cuivre, bore, sélénium, vitamine C, vit.E, vit. du groupe B, bêta-carotène... Par contre, on n'y trouve pas de vitamine D, dont la carence est très répandue du fait d'un manque d'exposition au soleil. Malgré tout, cela reste – avec la graine de chanvre et les algues – l'un des meilleurs compléments alimentaires disponibles. Toutefois, les quantités absorbées seront à la mesure du problème à résoudre. Il ne faut pas s'imaginer que trois gélules par jour ou 1g de feuilles en tisane suffiront à rétablir une carence grave, surtout si les causes du problème persistent. Dans tous les cas, il convient de boire beaucoup durant la cure qui devra durer plusieurs mois, avec une interruption de 8 à 10 jours toutes les 3 semaines. Avant tout traitement, il est vivement conseillé de consulter les contre-indications, ainsi que les précautions d'utilisation.
P.S. En outre, l'ortie est une plante alcalinisante, évitant la fuite des minéraux et permettant de mieux fixer ceux contenus dans notre alimentation généralement trop acide.