Si l'ortie est reconnue comme l'un des meilleurs remèdes de la goutte - principale forme d'arthrite - , son intérêt pour soigner l'arthrose est moins connu.
Rappelons que l'arthrite consiste en dépôts métaboliques douloureux qui s'accumulent dans les articulations du fait d'une alimentation trop riche en protéines. C'est un phénomène réversible.
Au contraire, l'arthrose est une maladie de dégénérescence consistant en une usure du cartilage de l'articulation, du fait d'une sollicitation mécanique excessive de nature sportive ou professionnelle. L'arthrose peut être invalidante et nécessiter la pose d'une prothèse dans les cas graves. Elle est généralement soignée par des antalgiques associés à des anti-inflammatoires.
L'ortie ne saurait à elle seule soigner une arthrose, mais, grâce à sa richesse minérale, elle peut aider à la consolidation du cartilage, en traitement de fond. Dans ce but, elle sera utilisée en cure de longue durée, en association avec d'autres plantes aux vertus antalgiques (en cas de douleur) et à effet anti-inflammatoire.
Les médecins rédacteurs de l'excellent guide Vidal / Sélection du Reader's Digest (voir bibliographie) recommandent la feuille d'ortie pour cet usage, pris en infusion 3 fois par jour avec des fleurs de reine-des-prés, des feuilles de frêne et des fleurs de verge-d'or. L'effet anti-inflammatoire pourra être obtenu par l'harpagophytum, ou mieux, la curcumine ; l'harpagophytum étant une plante en voie de disparition du fait de sa surexploitation.
En usage externe, on pourra recourir, pour leur action antalgique, à des massages doux à base d'huile
essentielle de gaulthérie, que l'on peut associer à de l'H.E. d'eucalyptus citronné (anti-inflammatoire remarquable), à raison de 5% de chaque dilué dans de
l'huile végétale de sésame non grillé. Attention, il est nécessaire de bien se laver les mains après usage avec du savon, ce produit étant très irritant pour les yeux. Autre inconvénient, l'odeur
forte du produit se dissipe au bout de 3/4 d'heure environ, quand il est absorbé par la peau. C'est pourquoi il faut réserver ces huiles essentielles - par ailleurs très efficaces - aux douleurs
chroniques et tenaces.
Pour ceux qui sont réfractaires à tout traitement chimique, on a là un bon moyen de procurer un net apaisement, à condition de persévérer plusieurs semaines.
Eviter l'usage externe de l'H.E. de romarin camphré en cure de longue durée, surtout si l'on a de la tension ou des problèmes hépatiques.
Par contre, on pourra ajouter au mélange cité plus haut de l'H.E. de katrafay (Cedrelopsis grevi H. Baillon), plante originaire de Madagascar encore peu connue en France. Le katrafay est très utilisé dans la pharmacopée malgache pour ses puissantes propriétés anti-inflammatoires (sesquiterpènes) et toniques ; son odeur boisée est agréable.
Bien entendu, une étroite surveillance médicale est indispensable. Le mieux serait de trouver un médecin référent (généraliste ou rhumatologue) compétent en phytothérapie, mais ils sont encore bien rares.
La médecine par les plantes fut à l'honneur durant la 2ème guerre mondiale ; c'est aussi le cas aujourd'hui
dans des pays fortement touchés par la crise comme Cuba ou la Lettonie. La restriction du pouvoir d'achat qui se profile en Europe va peut être nous inciter à nous tourner un peu plus vers les
plantes médicinales, au grand bénéfice de notre santé. Notre système de soins - à commencer par l'Assurance Maladie qui ne rembourse plus grand-chose - semble en effet avoir atteint ses
limites.